Au Québec, la référence à un médecin n’est pas nécessaire pour voir un physiothérapeute. La plupart de nos clients que nous avons traités par le passé sont venus de leur propre initiative. Si on élimine les cas de plaie ouverte, de fracture probable ou d’atteintes aux organes vitaux, il est généralement sécuritaire de commencer la physiothérapie avant de voir un médecin.

Le recours à un médecin est toutefois justifié pour prescrire des médicaments afin de diminuer la douleur ou l’inflammation, et prévenir certains clients des interactions entre les médicaments qu’ils prennent s’ils souffrent de plusieurs problèmes de santé. Un meilleur contrôle de la douleur et de l’inflammation peut aider le physiothérapeute à se concentrer davantage sur les problèmes qui sont d’ordre mécanique. En outre, une consultation avec un orthopédiste pourrait s’avérer nécessaire si la condition orthopédique du client relève de son champ d’expertise. Grâce aux progrès réalisés dans le domaine médical, le nombre d’interventions chirurgicales a diminué et le taux de réussite augmenté.

La référence à un médecin peut être exigée par certaines compagnies d’assurance pour confirmer la pertinence de suivre des séances de physiothérapie. Il est conseillé de vérifier cette information auprès de votre compagnie d’assurance avant de commencer votre traitement.

Par contre, si vous sentez que votre état de santé se détériore, ou si vous soupçonnez la présence d’une fracture, il est  préférable de consulter votre médecin qui vous fera passer un examen radiologique, s’il y a lieu. Cet examen peut aider votre physiothérapeute à confirmer qu’il y a bel et bien une fracture et qu’elle doit être traitée selon sa gravité.

Blessures aiguës

Si vous êtes tombé, avez chuté ou été victime d’un traumatisme physique, il est préférable que vous consultiez un médecin afin d’éliminer toute possibilité de fracture ou d’atteintes aux organes vitaux. Sinon, vous pouvez prendre rendez-vous avec un physiothérapeute dans les plus brefs délais.

Durant les premiers jours suivant une blessure aiguë (entorse, tendinite, blessure au niveau des muscles…), si l’inflammation est importante, la physiothérapie ne vous sera d’aucune utilité. Toute mobilisation ou manœuvre  effectuées pourraient irriter davantage les tissus affectés. Il faut prendre le temps qu’il faut pour reposer le corps.

Blessures chroniques

Dans la majorité des cas, les blessures chroniques prennent plus de temps à guérir parce que le corps a tendance à compenser pour la faiblesse d’une articulation. À titre d’exemple, les personnes qui souffrent de douleurs à un genou ont tendance à mettre leur poids sur l’autre jambe, le corps se déplace donc de l’autre côté pour éviter de mettre de la pression sur la jambe affectée. Même s’il y a ainsi moins de douleur sur celle-ci, le déplacement du corps d’un seul côté provoque du stress au dos et au bassin. Les muscles s’adaptent à ce changement à la longue causant un rétrécissement dans les fibres et les ligaments qui pourraient être étirés. Plus il s’écoule de temps après une blessure, plus il y a de risques pour les tissus mous ou les autres structures affectées de subir des déformations.

Il est préférable de vous y rendre à l’avance pour remplir les formulaires nécessaires. Vous pouvez prendre quelques notes avant sur les douleurs que vous ressentez, et poser toutes les questions que vous voulez à votre physiothérapeute.

Les séances de physiothérapie comprennent habituellement différents tests de mouvement. Il est conseillé de porter des vêtements confortables et de faciliter l’accessibilité à la région ou aux régions affectées. Les camisoles sont parfaites pour la partie de l’épaule, et les shorts pour les problèmes de dos et les blessures aux membres inférieurs. Votre thérapeute pourrait vous demander de faire l’exercice de courir sur un tapis roulant pour analyser la façon dont vous courez. C’est une bonne idée d’apporter vos chaussures de course, si courir ou marcher peuvent être des activités qui provoquent de la douleur.

Votre première évaluation devrait prendre environ 60 minutes. Le physiothérapeute émet son opinion sur votre condition physique, vous enseigne quoi faire et ne pas faire, vous montre quelques exercices à pratiquer et établit votre plan de traitement. Selon la complexité du problème, certains thérapeutes peuvent commencer le traitement dès la première visite.

Les personnes ayant des blessures mineures pourraient récupérer par un programme d’exercices uniquement, mais la plupart des clients réagissent mieux à un traitement combinant un programme d’exercices et des manipulations physiques. Les physiothérapeutes sont des professionnels de la santé qui possèdent une connaissance approfondie de l’anatomie humaine. Ils sont formés pour faciliter le mouvement en libérant les os et les tissus mous qui sont « bloqués ». En réalité, les conditions orthopédiques ne sont pas toutes traitées de la même façon. Par exemple, selon la nature des douleurs lombaires, tel ou tel exercice pourrait effectivement les aggraver si le client travaille dans une mauvaise direction. Le même principe s’applique sur la plupart des articulations. De plus, ce qui fonctionne pour une personne ne fonctionne pas nécessairement pour une autre.

De plus, les personnes qui souffrent de conditions orthopédiques passent par différentes phases de guérison. Une progression du niveau de difficulté est nécessaire à chaque étape afin de s’assurer que les structures qui ont besoin d’être travaillées reçoivent assez de stimulation. Les programmes génériques d’exercices ne sont tout simplement pas adaptés aux besoins de chacune et ne prennent pas en considération les limitations physiques en cause.

Vous ne devez pas choisir un physiothérapeute uniquement d’après le nombre d’années d’expérience ou l’approche utilisée. Nous pensons que le plus important est d’établir un lien de confiance mutuelle et une bonne communication. C’est la seule façon de s’assurer que vous êtes tous les deux sur la même longueur d’ondes et que les attentes sont partagées de part et d’autre.

Patience et minutie

Chaque condition orthopédique est unique et mérite d’être traitée en prenant son temps. La physiothérapie est l’art de comprendre les principales causes de la douleur ou des inconforts par les différents messages que notre corps nous envoie. Il faut prendre le temps; quand on procède à une évaluation régulière et rigoureuse, la durée du traitement est beaucoup moins longue du fait qu’on s’attaque directement à la zone affectée au lieu de procéder par la méthode « essai-erreur ».

Durée des séances et du traitement

Chaque clinique possède sa façon de faire. Certains thérapeutes voient trois clients ou plus à l’heure, alors que d’autres en voit un à la demi-heure. Cela fait-il une différence? Selon moi, oui. Pour avoir travaillé de ces deux façons, une consultation de 20 minutes limite la possibilité de s’accorder un temps de réflexion entre deux rendez-vous. Ce trop court laps de temps empêche de procéder à des réévaluations qui sont parfois nécessaires dans certains cas, et de se pencher sur des cas qui nécessitent plus d’attention et de soins.

Avant de prendre rendez-vous, il est important de s’informer de la durée de la première évaluation par le physiothérapeute et d’une séance de traitement. De plus, il faut s’assurer de sa disponibilité. Si vous attendez une semaine avant votre premier rendez-vous, ce délai est trop long; des conditions orthopédiques moyennement sévères, à sévères, méritent d’être traitées dans les plus brefs délais.

Rôle éducatif

Le physiothérapeute peut vous conseiller sur les bonnes postures à prendre en position assise ou couchée, votre position de sommeil, le mouvement (patterns), vos habitudes de vie, etc. Les traitements en physiothérapie, comme dans toute autre discipline, ne vous seront d’aucune utilité si vous n’êtes pas motivé à changer vos mauvaises habitudes; c’est comme faire trois pas en avant et deux en arrière! Le physiothérapeute vise avant tout à vous donner les bons outils pour gérer vous-même vos symptômes.

Techniques manuelles/non manuelles

Chaque physiothérapeute a sa propre technique pour travailler les tissus. Les différences peuvent s’expliquer de par leur formation, la taille de leur corps et leur facilité à maîtriser certaines techniques plutôt que d’autres. Il ne faut pas s’attendre à ce que les physiothérapeutes travaillent tous de la même manière.

Il existe aussi différentes approches dans la pratique de la physiothérapie; par exemple, l’approche McKenzie qui est une approche manuelle qui met surtout l’accent sur la participation active de la personne dans son processus de guérison. Une bonne partie de la récupération consiste à faire différents mouvements répétitifs sous la supervision du physiothérapeute qui a suivi cette formation.

À titre d’expérience, les techniques non manuelles sont aussi efficaces que les techniques manuelles. Si le client récupère bien en gérant lui-même son plan de traitement, pourquoi pas? Il a ainsi l’impression d’avoir un meilleur contrôle dans son processus de guérison et d’en retirer pleine satisfaction. Que la méthode utilisée soit manuelle ou non, ou une combinaison des deux, importe peu. L’important est que le client constate une amélioration de ses fonctions motrices et une diminution de ses symptômes.

Exercices! Exercices! Exercices!

Que votre physiothérapeute soit le plus grand et le plus compétent de tous les physiothérapeutes, il ne peut pas vous donner de muscles, mais il peut vous aider à les détendre et à les renforcer. Les exercices de renforcement doivent être faits en concordance avec les différents stades de guérison. Par exemple, vous ne pourrez pas avoir des biceps saillants si vous soulevez toujours un haltère de cinq livres; la clé du succès est d’y aller progressivement dans ses efforts.

Le corps humain est comme un casse-tête; il faut être patient et persévérant. Le temps requis peut varier si le casse-tête a 500 ou 1000 morceaux. Ça vaut la peine de poursuivre la physiothérapie si vous constatez un progrès, ou si vous vous êtes fixés, vous et votre thérapeute, des objectifs réalistes. Un objectif ou un but quantifiable pourrait être basé, entre autres, sur le degré de la douleur, l’amplitude du mouvement, la force ou la capacité d’exécuter une activité physique donnée.

La plupart des physiothérapeutes souhaitent voir leurs clients deux fois par semaine au début pour des conditions médicales modérées à sévères. La fréquence pourra être réduite si vous vous sentez prêt à gérer vous-même progressivement votre état de santé. Certain conditions orthopédiques nécessitent plus de stimulation et des visites plus fréquentes en début de traitement afin de s’assurer qu’elles soient surveillées de près.

Nous croyons qu’il est important d’être franc dès le départ et d’informer votre physiothérapeute de votre situation financière réelle afin qu’il puisse adapter le plan de traitement en conséquence. Vous pouvez lui suggérer, par exemple, de vous prescrire plus d’exercices à faire quand vous êtes rendu à mi-chemin, ou vers la fin de votre guérison.

Il faut surtout éviter de ne pas vous présenter à votre rendez-vous sans en informer votre physiothérapeute. C’est un manque de respect envers lui, car au lieu de perdre son temps à vous attendre, il pourrait voir un autre client. Voyez plutôt avec lui s’il existe d’autres possibilités d’arrangements comme, des séances plus espacées, ou des suivis par téléphone ou par courriel.

Oui et non. La physiothérapie doit vous aider à gagner plus de mobilité à différentes articulations. Si le thérapeute travaille uniquement sur une zone sans douleur, il n’est pas en train de travailler sur les structures qui font obstacle à une mobilité normale. Les techniques utilisées ne sont pas toutes douloureuses, mais il faut s’attendre à ressentir certaines douleurs dans un processus de guérison.

Pendant la durée du traitement, la douleur peut être ressentie, mais elle doit être tolérable en tout temps. Il est normal d’éprouver de la douleur un ou deux jours après une séance de traitement. Elle peut être reliée aux mobilisations ou à d’autres manœuvres utilisées. Toutefois, la douleur s’estompe généralement après un certain temps. C’est comme les marchés financiers, la douleur fluctue! Il faut plutôt se concentrer sur le long terme. Par exemple, vous pouvez ressentir de la douleur deux jours après une séance mais le troisième jour, vous avez gagné 30 % d’amplitude et vous avez moins de douleur. La tendance est donc positive!

Il faut faire confiance à son physiothérapeute et lui communiquer ce que vous avez remarqué ou ressenti pour qu’il puisse modifier, ou non, le plan de traitement initial. Une bonne communication assure une guérison rapide! Nous sommes tous uniques et chaque corps réagit différemment. Parfois, le fait de ressentir un peu de douleur après une séance de physiothérapie n’est pas nécessairement négatif, c’est signe qu’il se passe quelque chose. Le corps humain a tendance à nous jouer des tours; c’est en examinant soigneusement la façon dont notre corps répond au traitement que nous pouvons mieux comprendre ce qu’il essaie de nous dire.

D’après nous, la façon dont ces professionnels de la santé exercent leur discipline n’est pas bien définie. Chaque discipline, en théorie, est basée sur un système de croyances qui lui est propre dans sa façon de réhabiliter le corps humain. Toutefois, la plupart de ces disciplines empruntent aux autres certaines de leurs techniques et approches afin d’optimiser la guérison. Quelle que soit la discipline que vous choisissez, ce qui importe avant tout c’est que vous obteniez des résultats concrets en termes de symptômes subjectifs ou de limitations physiques.