Évaluation physique et radiographie (rayons x, scanner, irm, etc.)

Diagnostic médical:

Le simple fait de poser un diagnostic ne redonne pas la santé, sauf si le client est un candidat à une intervention chirurgicale ou à toute autre forme d’intervention. C’est facile de dire à un client qu’il a tel ou tel problème, mais de pouvoir éliminer ou diminuer sa douleur et de lui permettre de récupérer sa pleine capacité physique, c’est le défi à relever et le but ultime pour retrouver un état de bien-être.

Examen physique:

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Le physiothérapeute a une bonne connaissance de l’anatomie humaine et de l’interaction entre les différents groupes de muscles et le système squelettique qui permettent d’initier ou de compléter un mouvement. Ayant étudié la façon dont les muscles sains et les structures osseuses interagissent, il est en mesure de redonner à son client sa mobilité, sa force musculaire et sa liberté de mouvement. La majorité des personnes ne ressentent pas de douleur et se sentent plus confortables au repos; c’est davantage dans le mécanisme du mouvement que se porte leur intérêt. En tant que spécialiste du mouvement, le physiothérapeute est en mesure d’identifier les tissus mous ou les articulations qui restreignent et affaiblissent l’exécution du mouvement en procédant à un examen physique complet.

L’examen physique en physiothérapie ne peut se comparer à un examen fait à partir d’un appareil (rayons x, imagerie par résonnance magnétique, etc.) où la personne doit être dans une position fixe. Les articulations subissent un stress constant lorsqu’on les fait bouger dans tous les sens et à répétition; certains symptômes de maux de dos sont décelés uniquement par le mouvement. Par exemple, dans le cas d’une hernie discale à la colonne, la personne ne ressent pas vraiment d’inconfort si elle se penche en avant une ou deux fois, mais elle peut ressentir de la douleur le long de sa jambe si elle le fait de façon répétitive. La première évaluation physique, ainsi que les suivantes, sont essentielles pour dresser un portrait réel de la situation.

Radiographie (rayons-x, CT-scan, IRM, etc.):

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Diagnostic médical vs radiographie:

Malheureusement, les rayons-x, ou même l’imagerie par résonnance magnétique (IRM), ne sont pas toujours des outils concluants pour poser un diagnostic précis dans l’évaluation de conditions orthopédiques. Il arrive de voir des gens paniquer après avoir vu les résultats de leur examen alors que, de l’avis du médecin, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. De nombreux rapports d’examens par IRM contiennent souvent des termes comme, changements dégénératifs, arthrose, hernie discale; des termes que l’on identifie au phénomène du vieillissement. Par ailleurs, les symptômes normalement associés à ces affections ne correspondent pas toujours à ceux observés chez les personnes qui en sont atteintes.

Des diagnostics « probables » peuvent être interprétés à partir d’une radiographie; ils ne concordent pas toujours avec l’état de la personne au moment de l’examen. Il faut prendre en considération que ce ne sont pas toutes les conditions orthopédiques qui peuvent être détectées par ce type d’examen. À titre d’exemple, il suffit de prendre au hasard des piétons dans la rue, de leur faire passer un test d’IRM, et il est fort à parier que dans un cas sur cinq, les résultats démontreraient une hernie discale. Cependant, devant ce constat, il est irréaliste de conclure qu’il y aurait 20 % de la population qui souffriraient de cette pathologie. Certaines personnes sont symptomatiques, alors que d’autres ne le sont pas.

Dans un article publié sur le sujet et intitulé Concerned About Your X-ray or MRI findings? Prevent yourself from becoming a VOMIT (Victim of Medical Imaging Technology), le Dr Bahram Jam* résume les lectures qui ont été faites à partir de radiographies de clients ne présentant aucun symptôme. Les résultats sont étonnants, ils nous portent à changer notre façon de « voir » une radiographie. C’est une des raisons pour lesquelles le physiothérapeute privilégiera un examen physique approfondi pour se faire un portrait plus précis de l’état de santé de son client.

Link : http://www.aptei.com/shop/images/VOMIT%20Poster%2020AMPLE.jpg

Dr Bahram Jam est un physiothérapeute renommé possédant une longue expérience clinique. Il publie régulièrement des articles toujours d’actualité sur la pratique de sa profession et il exerce encore aujourd’hui une grande influence dans l’application de traitements orthopédiques. Nous vous recommandons fortement de visiter le site web ci-dessus pour lire ses articles fort intéressants et inspirants.

Résumé d’articles scientifiques sur la colonne lombaire prise par imagerie médicale et accompagnés de mes commentaires personnels.

Ce bref résumé est en lien avec ce qui précède.

Article no 1. Imagerie par résonance magnétique (IRM) anormale de la colonne lombaire chez des sujets asymptomatiques : étude prospective.

MESSAGE D’ACCUEIL : Après avoir passé une imagerie par résonnance magnétique (IRM), près de 30 % des sujets asymptomatiques présentaient une anomalie importante à la colonne lombaire telles, une hernie discale ou une sténose lombaire. Un tel diagnostic peut mettre un patient à risque de subir une intervention à cause d’une structure qui n’en est peut-être pas la cause si on se fie uniquement à cet examen. Une évaluation clinique reste cruciale pour une investigation exhaustive et complète.

Article no 2. IMR d’une colonne lombaire : prévalence d’une extrusion et d’une séquestration du disque intervertébral, compression d’une racine nerveuse, anomalies d’une plaque aux extrémités et arthrose dans les articulations chez des volontaires asymptomatiques.

MESSAGE D’ACCUEIL : Très peu de cas de lombalgie observés à partir d’une IRM vont justifier une absence chez une personne symptomatique, tandis qu’une hernie discale, oui car elle est plus évidente à l’examen, mais elle ne cause pas toujours de douleur au dos. Votre vie n’est pas finie parce qu’on vous a découvert une protusion ou une saillie discale!

Article no 3. Dégénérescence des disques de la colonne lombaire constatée à partir d’une IRM chez des patients atteints d’une hernie discale lombaire : étude comparative avec des sujets asymptomatiques.

MESSAGE D’ACCUEIL : Des études démontrent clairement que les patients atteints d’une hernie discale lombaire sont plus sujets à présenter des signes de dégénérescence sur plus d’un segment de la colonne lombaire. Le facteur génétique pourrait être ici en cause et contribuer à la dégénérescence des segments cervical et lombaire en même temps.

Article no 4. Les effets d’une information communiquée sur le champ à un patient chez qui on a diagnostiqué une radiculopathie sévère avec douleur au dos.

MESSAGE D’ACCUEIL : Cette étude a démontré que les patients à qui on avait annoncé les résultats de leur examen par IRM sont devenus par la suite plus inquiets par rapport à leur état de santé et plus pessimistes aussi face à la vie. On peut se questionner à la suite de cette étude s’il est pertinent ou non d’annoncer des résultats d’examen à des patients qui ont déjà un sentiment d’anxiété face à leur état de santé.